Yafo n'est pas Jaffa...

Alors j’entends « prends à droite ». Je vérifie et Dieu me répète « prends à droite ». Aucune insistance particulière, à part cette sensation de désalignement qui se profile en moi. Peu importe, je me dirige vers le nord et Dieu me répète « c’est OK par là aussi ».

Alors direction Nord où je souhaite rejoindre l’église Saint-Pierre et le lieu de la Vision de Joppé (Actes 10). Je marche, je marche, longuement, il fait chaud, ma peau sur mon front absorbe le coup mais le soleil insiste. Deux heures que je marche, que je cherche cette église qui est pourtant bien reconnaissable. Je me décourage, je suis en colère contre moi puis contre Dieu « pourquoi me faire passer par là». Il me dit « assied toi et prie » (j’ai l’image du Notre Père de Matthieu qui s’affiche). Je m’assois, je prends ma Chouraqui et j’ouvre Matthieu 6 mais rien à faire, mon œil et mon doigt sont irrésistiblement attirés vers ce verset de Matthieu 7 « Demandez, il vous sera donné. Cherchez, vous trouverez. Frappez, il vous sera ouvert ». Quelque chose change en moi et je demande à Dieu « Amène-moi vers ce lieu » et j’entends « Suis cette route » (il s’agit de la même route que j’avais prise plus tôt mais cette fois-ci revenant sur mes pas, vers le sud, bien entendu).

Alors direction Sud où je sais que Dieu me fera trouver cette église malgré toute la fumée en moi y faisant obstacle. Je marche, je marche, longuement, il fait chaud, ma peau sur mon front absorbe le coup mais le soleil insiste. Mais Dieu insiste davantage et je vais plus loin… et je vois ce splendide minaret situé sur HaYarkon street entre la fin du Port de Jaffa et ce qui se trouve plus loin. Ce minaret, après ce défilé sans fin d’hôtels et de résidences Dan Panorama, Dan Suites, Dan etc... me donne courage. Mais Dieu que ce soleil insiste et ces jambes s’alourdissent. Je fais alors une pause au bout de 3h30 de marche. Je m’assois à l’ombre d’un parc, je me retourne et je vois au loin une « butte de terre au bord de la mer ». C’est Yapho (Joppé), je le sais. L’appel de l’Église est désormais seulement à moins de 30 minutes. « Cherchez et vous trouverez » signifie aussi « N’abandonnez pas, continuez votre route ».

Je fais une belle pause puis je me dirige dans la joie vers ce lieu où Dieu m’amène, doucement, doucement. Chaque pas compte je crois, chaque fatigue, chaque lourdeur, chaque chaleur, chaque espoir et désespoir… J’y suis, je suis sur le parvis de l’église, je pleure, je pleure, je pleure… Je remercie Dieu de m’avoir redressé de mon découragement, de m’avoir remis sur mon chemin « à gauche »…

Dans l’église, je fais ma belle lecture d’Actes 9 et 10 dans l’émotion et le privilège de vivre un miracle. Puis je sors et Dieu me rappelle que dans ce lieu ont transité le bois de cèdre du premier temple (et second temple également)… Oui, je me souviens de ces autres lectures, entre autres 1 Rois 3, 5-14 et la vision de Salomon à Gabaon, et Il me dit « trouvons un endroit à l’ombre ». Il me pilote dans une ruelle où je vois sur le sol un bout d’une carte d’embarquement et le temps se fige. L’Esprit-Saint communique quelque chose, je le sais comme une fulgurance, associé à ma carte d’embarquement, la voix de Dieu ne dit rien à cet instant. Le 18 octobre, deux jours plus tôt, à mon arrivée à Tel Aviv, Dieu m’avait dit « insère dans la Bible ta carte d’embarquement, cette page te sera utile plus tard ». Je m’exécutais sans connaître la page dont il s’agissait.

Ce bout de carte dans la ruelle fait écho à ma carte d’embarquement insérée dans la Bible mais la fumée en moi reprend le dessus, elle me fait quasi oublier la sensation pourtant bien reçue ; l’Esprit essayait de me dire quelque chose, quelque chose d’important… Que j’ignore je cherche par moi-même 1 Rois 5 dans ma bible et je vois par Miracle qu’il s’agit de la page exacte où j’avais inséré ma carte d’embarquement deux jours auparavant. Car Dieu avait déjà prévu. Car Dieu souhaite rendre ma vie facile, plus que facile, légère, comme flottante en Lui, sans se soucier, en sachant qu’avec Lui, tout vient…

Décidément aujourd’hui, quelque chose en moi s’oppose à Son amour… Oui souhaitant aller plus vite, souhaitant chercher par moi-même, ni je vais dans la bonne direction ni je prends ce que Dieu souhaite me donner… Ma pseudo-certitude que Yafo et le Port de Jaffa était le même lieu m’ont bien leurré. Parfois, ma raison, ma logique, mes images préformées sont obstinées et font obstacle à ce que Dieu propose. Il souhaitait me porter, faire ma vie légère comme l’air mais ma propre raison avec ses visions préformées m’ont alourdi d’une certaine manière.

Et Dieu me dit alors « Cela ne devait et ne pouvait se passer autrement Fabio ». Et même durant cet égarement, Il me dit « Regarde tu as découvert la route vers le Nord que tu emprunteras demain pour te rendre à Césarée Maritime et tous ces noms d’Hôtels avec Dan t’ont fait rappeler que tu étais dans le territoire donné par Josué à la tribu de Dan ». Ce qui m’a permis d’ajouter une lecture biblique à cette expérience de Yafo/Jaffa… Que Dieu est bon avec Moi..

Et je pose la question qui fera écho ou non : « Qu’est-ce qui, en nous, bloque encore Son amour ? » Je crois que l’exhortation de Jean le Baptiste (Jean 1, 23) d’aplanir ou de frayer la route de Adonaï fait aussi référence à cela. En nous d’abord, à nous d’abord de recevoir Son amour...