Quelle attente !

Et quelle attente ! Quel long labeur sans relâche de la Foi. La confiance totale (aveugle) en ce jugement, parti de si loin car il existait avant même que le problème ne soit. Son Souffle, si efficace, déferle et brise nos chaînes. Le merveilleux avait déjà été mis en œuvre et agit par magie ultime, telle une salve de salvation divine. Mitraillée d’amour, l’outre pleine de l’ancien vin se vide pour enfin se briser. Oui, l’attente de la brise vient souffler en éclat le vase bien mal rempli.

Restent alors les débris. Des débris qui ne sont que le socle du renouveau, rempli d’un vin nouveau empli de joie, d’espérance et de foi. Dieu vient de faire voler ce qui était pour imprimer enfin ce qui est. Et ce qui est devient une nouvelle modalité d’être, de faire, de se taire. C’est finalement le contenu qui modèle progressivement le contenant. C’est la Foi c’est-à-dire l’orfèvre qui travaille de l’intérieur qui génère alors un vase nouveau. Informe ? Non. Sans forme ? Oui.

Un vase sans forme dont seul le contenu est visible. L’intérieur, l’essence, l’âme se révèle enfin mais encore fallait-il casser l’outre ancienne qui s’attachait encore à sa propre forme, à sa propre volonté, à ses propres choix qui ne tenaient plus compte de Dieu. Oui, encore fallait-il le faire ! Oui, quelle attente ! Quel long labeur intérieur ! Quel succès alors ! Quelle réussite enfin. Enfin, la réussite ! Oui, celle de pouvoir se voir tel quel, sans forme, sans apparence qui trompe les regards formés selon l’ancien modèle. L’artificiel laisse enfin place au ciel.

Et quelle beauté alors, quelle paix de ne plus avoir peur. Il n’y avait qu’à attendre. Ne pas attendre un résultat mais juste attendre et prendre plaisir à se voir attendre. L’intérieur devenant ce regard extérieur sur soi. Et ce qu’il voit ne lui convenant plus, il dit à Dieu « Tu peux souffler mon Père ! »

C’est fait, ce souffle, depuis si loin parti, vient de toucher sa cible. Qui ne sait que faire devant tant de lumière, devant ce Ciel qui n’a aucune forme Lui-même. Et le souffle fait son travail et érode progressivement les parois des falaises depuis toujours au bord du précipice. Telle une coulée de terre, les parois s’effondrent selon la dernière brise du vent nouveau. L’océan absorbe tout. Ce n’est rien pour Lui, juste de l’ancien qui vient retrouver sa source. Elle devait bien un jour céder, non ?

Car prétendre, Dieu ne sait pas. Car dans les apparences, le Cœur meurt. Alors, autant tout changer. Allons-y dans la joie de ce vin nouveau qui attendait une outre neuve pour être versé. Et c’est en gargouillant de profond plaisir que Dieu verse, abonde d’amour celui qui est désormais prêt. Quel spectacle ! Invisible et pourtant si puissant à savourer, Il semble remplir alors tout l’espace, tout le temps.