Pauvre

L’Homme est pauvre. Il est sans Dieu. Il cherche la richesse et ce qu’il dénomme l’abondance dans cette même pauvreté en pensant qu’il sera riche ou à l’abri tout du moins. Mais il reste pauvre. Très pauvre. Le tissu humain, les relations d’Homme à Homme volent très bas. La tâche inlassable du Diable, celle de détruire tout ce qui est sacré, fonctionne à merveille.

Dans cette pauvreté et l’agitation qui en découle, l’Homme fait mal. Il se débat dans sa perdition éloignée de Dieu. Et aveuglé dans son appauvrissement entêté, il continue de donner des coups. Dans tous les sens, tel un être sur le point de mourir, il crache, il crie, il griffe, il aboie. La pauvreté est terrible : elle tue les soit-disant riches, les soit-disant pauvres, les soit-disant « bien éduqués » et les soit-disant « hors-la-loi », les soit-disant « qui ont bien réussi » et les soit-disant marginaux ou à la rue.

Car la pauvreté de l’un est celle de l’autre. Les sans-Dieu font rage. Quelle joie pour le Diable qui arrive à diviser ce qui pensait être encore indivisible : les couples, les enfants des parents, les parents des enfants, les employés de leur employeur, les employeurs de leurs employés, les hommes des femmes, les femmes des hommes, les religions de Dieu et Dieu des religions… Les divisions sont myriades dans la matière. La Division est une dans la sphère spirituelle. Que l’Homme est pauvre sans Dieu, sa vie fade. Le sel de la foi semble si loin du maigre menu que l’Homme propage.

Car la vie fade de l’un est celle de l’autre. Malgré les sourires parfois arrachés, malgré les fleurs arborant les villes grises de misère, malgré la façade que l’Homme s’évertue de cultiver, la vie du Monde et sa Mondanité reste sans goût. Alors l’Homme s’attache à ces quelques jours de vacances pour apparemment se ressourcer, ou bien à son hobbie ou son sport dans son quotidien infernal. Là se trouve l’équilibre, il entend dire et s’entend répéter. Il aime se rassurer en servant le même menu à tous. « Oui, c’est une belle hygiène de vie qu’il nous faut ! »

Et dans cette même hygiène, il reste pauvre. Si pauvre qu’il en devient aveugle. Si pauvre et habitué à cette misère de vie qu’il la considère normale. « C’est la vie ! » dit-il et répète-t-il à tout va. Il vire pourtant chaque jour plus bas. Son âme touche l’obscurité, l’Homme ne fait rien pour l’empêcher. Il continue de naviguer, incapable de voir qu’il chavire depuis tant d’années. Il se noie en continuant sa vie normale. Son âme, l’étincelle de vie que Dieu avait allumé, boit la tasse. Elle boit la tasse tous les jours. Et l’Homme se dessèche de vie dans son intérieur.

Oui l’Humanité est pauvre. Sa misère est affligeante lorsqu’avec Dieu, l’Homme recommence un peu à voir, à discerner. Il voit le jour et commence à parler à Dieu et Dieu lui parle. La relation que Dieu entend n’est pas qu’une prière à voie unique. C’est un partage d’une intensité et d’une richesse sans fin. Car Dieu est généreux. Il donne : Sagesse, Joie, Miracles, Synchronicités, Vie Éternelle, Résurrection. Qu’il est bon et grand de vivre avec Lui, d’échanger, de partager ces instants car mêmes « quelques miettes de pain » savent nourrir des milliers. Car Dieu propose une nouvelle forme de richesse : celle de vivre avec Lui...