L'humanité

L'oiseau ne veut plus se poser
Chaque pensée le déroute de cette même possibilité
Car l'arbre est si chargé
Qu'il préfère rester là où il est...

Là où il est, c'est l'air, c'est l'envol
Et ces mouvements permanents l'aident
À oublier, ou plutôt nier ce qui Est
Il en a fait son refuge...

Oui, l'arbre lui ferait bien trop de mal
Et se poser serait inimaginable
Alors, avec rigueur, persévérance
Il continue ses futiles battements...

Ressentir à nouveau cette sève douloureuse
Qui suinte encore de l'arbre serait impensable
Et chaque branche, même éloignée,
Lui rappelle cette aveuglante fatalité...

Oui, petit oiseau, reste loin !
Cette sève pourrait t'adsorber
Et te faire revivre les
Pires tourments du passé...

Jusqu'au jour, où peut-être, oui peut-être
Alors épuisé de toute cette débâcle
Cet arbre, cette sève sera son seul ami
Et il fera alors face, à son ressenti...

Car l'arbre a besoin de Lui !
Besoin de Lui pour crier sa douleur
Pour crier sa sève encore empoisonnée
Des fantômes du passé...

Et c’est seulement alors, oui seulement alors
Qu'il n'aura plus peur !
Cet arbre n'était pas si effrayant finalement
Il peut être doux... même...

Et l'envie de chanter lui revient au gosier
Et à tue-tête, il crie de son cœur
À ses semblables encore apeurés
"N'aie crainte, oui toi, n'aie crainte !"