Le chercheur qui n'avait pas encore trouvé...

C’est un peu comme s’ils rangeaient leur bureau intérieur en vue de le maintenir propre et net. C’est le fait de trouver tout de suite la solution (peu importe celle-ci) à un problème donné qui est vital pour eux. Oui, si problème, n’attendons pas et trouvons la solution sans attendre (com-prenez par-là sans quasi respirer entre le moment où le problème se présente jusqu’au moment où la solution intervient). Seul l’objectif salvateur de la solution leur permet de maintenir leur « bureau » propre, et est garant de leur tranquillité.

Il y a chez eux un mécanisme de nature obsessive qui les possède neurologiquement parlant. Un problème (pour eux ou leurs proches) et le mécanisme prend le relais imbibant tout le buvard de leur espace mental. Cela devient leur priorité, incapables de stopper le torrent neurologique en cours. Un problème = solution immédiate. Si plusieurs ou trop de problèmes à la fois = possible saturation associée dans certains cas à une angoisse qui leur vrille les boyaux. Leur survie en dépend ! Dans cette configuration, ils ne laissent aucun espace pour laisser la solution venir à eux et encore moins pour donner une chance aux personnes également impliquées d’y participer. Non, leur survie est en quelque sorte en jeu et ils ne peuvent se permettre ce genre de frivolités ou d’attente. Car attendre les mettrait face à cette angoisse incompréhensible. Leur construction neurologique fonçant vers la solution salvatrice est la seule option disponible et connue pour faire taire rapidement le risque de cette angoisse qui semble faire surface. Leur esprit, face à un problème, cherche à le nettoyer, à l’éliminer, à le ranger !

Ce mode de fonctionnement est leur source de tranquillité et il prend toute la place sur l’estrade de leur vie. Toujours dans leur tête et dans l’action immédiatement subséquente, ces « chercheurs » vont et vient dans leur esprit, dépensent une énergie infinie qui les consomme jusqu’à saturation en vue d’un seul objectif tunnel : l’élimination du problème, pouvant ou non s’accompagner de sa résolution. Leur paix neurologique est, à priori, en jeu, même si inconsciemment, la véritable source du mécanisme est ailleurs.

Peut-être vous reconnaissez-vous dans cet écrit ? Si tel est le cas, posez-vous, en fermant les yeux ou bien avec un thérapeute, les questions suivantes, au moment même où le mécanisme se met en jeu :
° Qui est aussi en jeu derrière tout ça (un proche, un parent) ?

° Qui ou quoi apaisez-vous véritablement par ce mécanisme ?
° Tout en imaginant que cette fois-ci, vous ne devez pas vous presser pour trouver la solution, quel serait le risque ?
° Face à ce risque en vue, que va-t-il se passer ? Qu’allez-vous perdre ? Quelqu’un va-t-il partir ou vous quitter ?

Car cette angoisse vrillant les boyaux qui a généré la routine neurologique a bien une origine et c’est en se confrontant à cette même origine que vous pourrez respirer à nouveau, que vous pourrez enfin vous entendre dire « J’ai le temps ! », « Cette fois-ci, oui je peux attendre car je ne risque plus rien. »