Froid

L’homme, dans sa division première, a trouvé une place, celle que lui a indiqué cet autre en lui. Par division première, je n’entends nullement division cellulaire ou sa venue au monde, mais je fais bien référence à son rejet de Dieu en lui. L'homme, à cette place indiquée, semble possédé par une chose étrangère à l'amour de Dieu.

Et à cette même place, il avance. Tout en continuant d’étouffer, inconsciemment mais toujours selon le son de cette même première division ! L’âme (anciennement dénommée esprit ou noìes en grec par certains Pères de l'Eglise) privée de son souffle créateur se refroidit. L’homme se privant de son humanité, avec l’ensemble des conséquences et pseudo-connaissances que nous observons aujourd’hui, à condition d’être en capacité de l’observer.

Car l’homme est très loin de Dieu, à des années lumières ou devrais-je dire suite à ces milliers d’années d’obscurité intérieure, la très belle plante déposée en lui par Dieu s’est flétrie, et abandonne progressivement les dernières lueurs d’espoir que son créateur avait eu la bonté de lui insuffler.

Son âme est si froide et sa mécanisation actuelle le dévie toujours plus loin du foyer qui l’a vue naître, nue de toute construction humaine. La chaleur de Dieu ne semble plus l’intéresser ni même lui redonner une once d’espérance dans l’espace glacial qui l’entoure.

Tiré vers le bas froid des abîmes dont il a accepté la destination, il ne lève plus les yeux. Un étau effroyable lui serre si fort le cœur qu’il n’a plus le courage de crier Dieu, de tendre la main vers cette chaleur que ses atomes connaissent pourtant si bien.

Si loin de Dieu, si loin de son âme, si loin de son humanité, si loin de son cœur, il avance fatalement vers ce point toujours plus obscur, déchu par son propre choix, n’entendant plus les exhortations de cette lumière, de cette chaleur, de ce feu ardent qui ne brûle pourtant que l’extérieur, pouvant redonner alors éclat à cette âme bafouée, ternie par tant d’années de mensonges, de manipulations, de méfiance et de fatalité acerbe, qui le maintient encore et encore, malgré les appels de l’ekklesia, à sa place qu’il s’est trouvée dans l’abîme du monde des hommes.

Car com-prenez bien une chose, l’homme n’est pas humain, dans sa configuration actuelle !