Déchirer les calques

Puis un sourire puis deux. Un sourire symbole d’une victoire. Une Victoire symbole d’une prise de conscience, qui au même titre que ces « anciennes sardines », semble s’expanser.

L’Homme enfin avance. Il avance plus libre, car libéré de calques. C’est le vœu de Dieu qui sait que ces mêmes calques nous dévient de Lui, de la très belle relation qu’il entrevoit dans son Grand Projet comme ce merveilleux trésor à protéger des assauts dégénérant du Mal. « Non » lui dit-Il, « Tu n’auras pas le dernier mot. Mon Souffle veille... » Car Dieu veille ; car Son amour éveille. Car un calque en moins, c’est plus d’amour en nous. Je parle de cet amour qui appartient à tous, celui dont le Fils de Dieu parle.

Déchirant c’est la sensation de la douleur. La victoire de nos tripes voient cela d’un autre œil. Mais sur l’instant, la douleur plongeant notre tête dans le guidon, c’est ce que l’Homme voit. Il est bien légitime d’y renoncer car la douleur est une arme redoutable. La matière a bien des façons de nous éloigner du sacré. La souffrance nous fait préférer ce qui est et ce qui est n’est pas de Lui. Alors, l’Homme garde ses calques ou plutôt les calques gardent l’Homme. Loin de sa liberté, loin de la Vérité. Et l’Humanité avance, vite, très vite. La vitesse semble éblouir, briller tel un diamant (ou dia-ment) aux yeux de l’Homme en proie à la douleur broyant ses boyaux. La vitesse fait oublier. On dit « on avance ». Toujours avec le même fardeau, mais « on avance ».

Mais déchirant signifie aussi UN choix. Le choix entre « rester déchiré, alourdi de calques » ou « entrevoir enfin la vie ». Car il existe une Foi vivante, vivante d’une Foi qui s’affranchit du visible, du soi-disant possible, d’un mental impitoyable… Ce mental c’est nous dans notre version apeurée qui a besoin d’être constamment rassurée. Ce mental, c’est celui de l’Homme en survie, le calque venant inlassablement lui dessiner des scénarios terrifiants, où l’être encore blessé de son expérience l’a figée en douleur et où l’Homme ombre de ce même être est en survie. À travers lui, c'est toute l'Humanité qui est en survie, dans sa propre ombre… La foi s’est amoindrie au fil du temps dans le cœur de l’Homme. Elle ne vit plus que de quelques flammes isolées. Où se trouve aujourd’hui l’Homme de Foi ? L’Homme de Foi, vivant de Foi, prêt à faire entièrement confiance en Dieu, peu importe les risques ridicules que nos calques incorrigibles à souhait nous proposent à longueur de temps… Sommes-nous prêts à vivre cela ensemble ? Dieu pose la question à chaque instant et à chaque instant, il nous laisse entrevoir son Royaume, si attendu intellectuellement parlant mais qui fait si peur lorsque nous y sommes confrontés dans le concret du concret.

Oui déchirant selon celui qui a encore peur et pourtant mille fois libérateur selon un nouveau regard. J’envoie aujourd’hui ces lignes pour que ce même regard, neuf, vienne par vibration cachée ébranler l’édifice encore déchirant pour le souffle de l’Homme...