Coquille vide

Car l’Homme génère sa propre douleur et Dieu répand de Son esprit sur lui. Non seulement pour apaiser la bête qui nous ronge mais avant tout pour nous immerger dans un autre pan de la Vie. Car la Vie sans la douleur n’est pas qu’espérance, elle est réalité ici et maintenant. Car « son pain est bien quotidien ». L’espérance est vécue dans sa totalité et devient réalité. « Est-ce possible ? » Oui, cela est possible, la douleur et la mécanique si bien huilée qui nous y fait plonger ne sont pas une fatalité. L’Esprit de Dieu veille à nous délivrer. La torpeur de la peur n’est que l’appel du connu, de ce qui prend le dessus.

Prendre le dessus ne signifie pas supérieur mais simplement que nous faisons le « choix habitué » de le laisser au-dessus du reste, en éloignant notre regard de la main qui nous est tendue. Cette main est ce « pain quotidien ». Ce qui prend encore le dessus est Autre. Et nous préférons l’Autre à Lui. Car Lui, nous ne le connaissons pas. Et comment pourrions-nous faire confiance à ce que nous ne connaissons pas ? Oui, nous préférons cet Autre car nous ne savons pas vraiment si nous pouvons Lui faire confiance. Une confiance absolue, totale, aveugle. Comme quoi « croire » et « confiance » semblent habiter la même sphère, qui n’est pas la nôtre. Comme quoi « croire » « confiance » et « foi » semblent danser ensemble, un tango dans une union qui nous est encore inconnue…

Car laisser l’Autre prendre le dessus n’est finalement qu’une question de confiance. Une question de foi. Oui « Croire en Dieu » n’est pas qu’un art intellectuel ou programmé par des tâches appartenant au connu. « Croire en Dieu » est un choix total, à la même hauteur que la confiance absolue. C’est vertigineux ou un véritable précipice, en fonction du prisme par lequel nous regardons. « Croire en Dieu » signifie ne plus laisser l’Autre prendre le dessus. C’est ici que la Foi prend son véritable élan.

J’appelle à travers ces lignes chaque être humain à faire le point ici et maintenant. Car « croire en Dieu » est une réalité dans la matière et non une simple bannière spirituelle qui s’agiterait dans les cieux. « Croyez-vous en Lui ? » dans le sens d’une confiance totale dans son choix ? Croyez-vous en Lui dans des situations très concrètes ? Lorsque l’argent fait « vraiment » défaut ? Lorsque vous n’êtes plus en couple ou êtes éloigné.e de votre partenaire ? Lorsque vous n’avez plus de relations sexuelles ? Lorsque vous perdez la reconnaissance d’autrui ? Lorsque vous n’êtes plus admiré.e par elle ou lui ? Lorsque vous êtes malades ? « Croyez-vous en Lui ? » Ou bien vous perdez-vous alors dans un océan de douleur, de doutes, de questionnements, de tortures intérieures servies dans une coupole de culpabilité, de honte ou d’amertume ? La violence, la peur, le nœud vous éloigne-t-il de Lui ?

J’appelle à travers ces lignes chaque être humain, « vous », à faire le point ici et maintenant. J’appelle à aller explorer ce « vous » dans sa totalité, dans sa modalité de vie actuelle. J’appelle à travers ces lignes à aller chercher en « vous » le courage non pas de « croire » mais de vivre Dieu afin que les termes « Croire en Dieu » ne soient plus une coquille vide.