3. Car votre forme n’est rien. Au sujet des opinions…

Et cette opinion est devenu une direction, un mode de vie. « Je suis ou je crois ci ou je suis ou je crois en cela ! » et vos actes et paroles vont alors fidèlement refléter ce « ci » ou ce « cela ». Oui c’est tellement important, non ? Prenons quelques exemples concrets :

« L’écologie c’est bien. Prendre soin de la planète c’est vtal. » « Je défends cela. ! » Cette opinion est importante et une partie de votre énergie (actes et paroles) sera dédiée à défendre ce point de vue. Et peu à peu, ce point de vue vous constitue… Une forme d’identification à ce concept se met en place en vous.

« Le racisme c’est mal. Soyons tolérant ! » « Véhiculons, plutôt, des valeurs d’accueil, de partage et d’amour. » « C’est une évidence et ceux qui vivent selon des idées contraires sont probablement des abrutis… » Ce point de vue s’ancre en vous telle une vérité et tous ceux qui pensent un peu différemment sont à bannir de votre entourage… Ils doivent être racistes et cela n’est pas bien.

« Pour s’en sortir, nous devons consommer moins. La décroissance c’est ça qui nous permettra de continuer à vivre en harmonie et selon une économie rationalisée ». Ou au contraire « Pour s’en sortir, il faut libéraliser davantage, augmenter notre consommation, ce qui poussera à l’emploi… » Que cela soit la première ou la seconde opinion, cela reste une opinion et chacun en fonction de cette opinion, formera une attitude, un comportement et certainement des actes et paroles qui vont avec.

Je donne des exemples pout illustrer. Com-prenez une chose : ces opinions sont périphériques et alimentent une seule visée : votre identité, c’est-à-dire une forme de division vis-à-vis de l’autre (en réalité de vous-mêmes, mais laissons ce point tranquille pour le moment). L’opinion est devenue une sorte de case où l’Homme s’est réfugié. Ces cases sont souvent influencées par les autres ou les soi-disant courants de pensées.

Pour certains, ces cases se sont transformées en une sorte de vérité intérieure. Et si quelqu’un va à l’encontre de ces « évidences », cela pourrait engendrer une dispute, un conflit. En un mot, une division. Et même si l’opinion n’est pas verbalisée (on dit « il ne s’est pas positionné sur cela »), la simple pensée sera suffisante pour vous séparer de l’autre (on dit « je ne lui ai pas dit mais ce que je pense tout bas est bien différent »). Oui, ce processus divise. Une opinion, une division. C’est simple comme calcul. Une division, une séparation. Incapables alors de partager le même espace, à moins d’y être forcés par les circonstances (une fête de fin d’année ou une réunion de votre cercle de penseurs…), mais au risque que l’intolérance intrinsèque à cette même opinion (com-prenez votre côté opini-âtre, oui c’est bien le terme consacré par l’usage) soit à découvert…

Avec des milliards d’êtres humains, cela en fait des séparations… Un tissu humain disloqué. Un tissu humain sans paix aucune, agité dans cette amertume sans fin de l’autre… Ne cherchez pas loin : regardez simplement en vous ou au sein de votre famille, quelle qu’elle soit (par filiation, par groupe d’intérêts concordants, par association, par groupe religieux…).

Et essayez également de voir comment deux opinions antagonistes se nourrissent l’une et l’autre : le non-raciste contre le raciste, le libéral contre le décroissant, les écolos contre les non écolos, les féministes contre les patriarcaux, les vaccinés contre les non-vaccinés, les oui à ça contre les non à ça et vice-versa… Tout opinion est la face cachée de son contraire et ainsi l’Homme évolue : c’est qu’Il y croit dur comme fer à cette opinion. Oui Machiavel est déjà à l’intérieur : car ces opinions ne sont que d’origine égotique. Oui mêmes les opinions dites « positives » ou « positivées selon une conscience x ou y. » L’ego divise pour mieux régner au sein du paradigme de l’homme.

Triste, non certainement pas. Il s’agit d’une réalité. J’invite chacun à com-prendre avec Dieu ce mécanisme et voir comment ses propres opinions alimentent le même égrégore qui n’a rien à voir avec Son Amour. Non, absolument rien. Car cet égrégore est périphérique, com-prenez par-là loin du centre véritable, et à partir de cette périphérie l’Homme avance à coups d’opinions et de jugements variés. Sans égard pour son prochain qu’il croit, d’après sa notion de franchise, aimer. Il est pourtant si loin du Cœur, de son propre Cœur, de Dieu. Il est si loin du second commandement que, selon Matthieu l’évangéliste, le Messie et Fils de Dieu nous a laissé : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22 :39)

Car plus vous vous divisez, à travers votre forme (et les opinions font partie de la forme), plus vous vous éloignez de votre cœur et de l’amour du prochain dont le Christ nous parle !