La Voix de Dieu
Au commencement de notre histoire Dieu crée l’univers. Puis Dieu crée des créatures pour peupler l’univers.
Note : les termes soulignés et en gras sont définis dans le lexique divin. Vous serez surpris de voir que certaines définitions ne correspondent en rien à votre conception actuelle.
Dieu ne peut créé que des créatures inférieures à lui car s’il créait une créature égale à lui-même, il créerait un nouveau Dieu. Si Dieu créait une seule créature, celle-ci serait forcément inférieure à lui et donc cette créature serait dans l’impossibilité de représenter à elle seule toute l’étendue du divin, ne pourrait pas représenter Dieu dans son intégralité, et donc l’incarner complètement. C’est pourquoi Dieu a créé une multitude de créatures : « comme une seule créature ne saurait le représenter, il en a créé une multiplicité afin que ce que l’une ne peut représenter, l’autre le représente »*.
Dieu a créé les créatures et les a organisées selon une hiérarchie qui dépend de la proximité (ou de l’éloignement) d’avec lui-même. Ainsi, du grain de sable au premier des anges, l’univers s’étage en degrés : règne minéral, règne végétal, règne animal, puis au sommet du monde matériel, le règne de l’homme, fait de corps et d’esprit, qui fait le lien entre la matière et le monde spirituel, et enfin l’ange qui est pur esprit.
Le règne des anges se hiérarchise aussi, en fonction de leur éloignement de Dieu et ils apparaissent comme autant d’intermédiaires entre Dieu et les hommes. Les anges se répartissent en neufs Chœurs, divisés en trois hiérarchies de trois ordres chacune.
La lumière émane de la source, de Dieu. Les anges se transmettent cette lumière divine en cascade les uns aux autres, du plus proche de Dieu vers le plus éloigné. La règle étant que pour être diffusée, la lumière divine doit passer par tous les intermédiaires dans l’ordre de la hiérarchie du plus proche de Dieu au plus éloigné.
Chaque ange transmet donc à l’ange immédiatement inférieur la connaissance qu’il reçoit lui-même du plus haut, mais il la transmet morcelée et particularisée en fonction de ce qu’il est. N’étant pas l’égal de Dieu, il ne peut pas refléter la totalité de la lumière originelle. Étant inférieur à Dieu, il ne peut refléter qu’une partie de la lumière divine.
Marcion (personnalité du christianisme ancien de la fin du 1er siècle) affirmait que le monde divin était semblable à une sphère composée d’anges. Dans cette sphère, les anges se répartissaient à partir du foyer central jusqu’à la circonférence. L’ange le plus proche du centre est le plus divin et le plus éloigné le moins divin.
A cela s’ajoute l’idée que la lumière divine est comme un flux continu d’une énergie qui s’épuise en se diffusant à travers les degrés d’anges. A chaque étape, cette lumière s’amenuise, se morcelle et perd de sa luminosité pour arriver appauvrit et blafarde au dernier des anges...
Marcion nous dit que ce dernier situé à la surface de la sphère, est celui qui reçoit la lumière divine la plus faible. Il sera tenté par faiblesse de quitter la sphère du divin pour créer la sienne et d’entraîner à sa suite les anges les plus proches de lui, c’est à dire, les plus faibles. Cette tentation de quitter la sphère divine pour créer la sienne propre correspondrait à l’origine du pêché et donc le mal serait à imputer à la faiblesse de l’ange le plus éloigné de Dieu.
Cette approche nous montre une création qui contient de par son organisation le cadre de l’apparition du mal via l’expression d’une faiblesse constitutive de la créature dû à son éloignement du divin.
Cette vision des choses me fait penser à l’image d’une salle de classe, où le « cancre » est situé au fond près du radiateur et de la fenêtre. A cet endroit de la classe, l’enseignement du professeur lui arrive affaiblit par la distance et les interférences des autres bruits et distractions de la classe. Ainsi placé, il sera plus tenté que ceux du premier rang de se détourner de l’enseignement dispensé par le professeur pour se tourner vers ce qui pourrait se passer ailleurs (par la fenêtre) ou vers ses rêveries et ainsi de décrocher.
Cette vision de l’origine du mal a ensuite été réfuté entre autre par Saint Grégoire et Saint Thomas d’Aquin. Tout d’abord, la lumière divine ne s’épuise pas en chemin, elle reste toujours aussi brillante et puissante. Chaque ange reçoit une lumière de même qualité, certes pas tout le spectre de la lumière divine, seulement ce qui lui est transmit par son prédécesseur, mais la partie qui lui arrive est identiquement reçue par tous les anges qui reçoivent cette partie.
Ensuite, ce n’est pas l’ange le plus éloigné de Dieu qui est à l’origine du péché, mais au contraire celui qui en est le plus proche. C’est en effet, l’ange le plus proche de Dieu, le premier des anges, qui se trouvant tellement proche de Dieu, a l’orgueil de se prendre pour Dieu. Entre lui et Dieu, aucun intermédiaire et une distance si courte qu’il choisit librement de la négliger pour prendre la place de Dieu. C’est donc l’orgueil qui est le premier péché et l’origine du mal. Le prince des anges devient ainsi le prince des ténèbres et emporte dans sa suite une flopée d’anges déchus qui deviendront les démons du mal.
La différence entre la version de Marcion et cette dernière est fondamentale. Car à la première version qui présente l’origine du mal comme la fatalité due à la nature même de l’organisation de l’univers avec un appauvrissement de la lumière divine qui finissant en peau de chagrin abandonne le terrain aux ombres des ténèbres, celle de Saint Thomas d’Aquin présente l’origine du mal comme un acte volontaire et libre.
Le mal n’est pas l’expression d’une faiblesse constitutive de la créature (due à sa constitution éloignée de Dieu), il a son origine dans la puissance de volonté de la créature la plus élevée. Il résulte d’un acte volontaire, fait librement par une créature possédant l’intelligence et le libre-arbitre.
L’origine du mal n’est ni anonyme ni nécessaire et fatale : elle est personnelle, volontaire et libre ; elle traduit l’orgueil incommensurable de celui qui a voulu être comme Dieu. Le mal n’est donc pas une fatalité, mais le résultat d’une décision volontaire, éclairée et libre. Cela tord le cou à l’adage selon lequel la nature même de l’homme est mauvaise.
En se détournant de Dieu et en voulant prendre sa place, le premier des anges est à l’origine de la déviation de l’humanité.
Le prince des anges a l’orgueil de se prendre pour Dieu. On peut aisément imaginer la suite car ce n’est pas en se prenant pour Dieu qu’on le devient forcément. Et il se rend vite compte qu’il n’est finalement pas l’égal de Dieu, en particulier en ce qui concerne l’action de créer. En effet, créer ne peut être l’action propre que de Dieu seul. « Ni une intelligence, ni une âme, malgré sa noblesse, ni quoi que ce soit d’autre ne donne l’existence, sinon en tant qu’elle opère par l’opération du divin »*. Le voilà donc incapable de faire comme Dieu, créer son univers, son monde et ses créatures. Ivre de colère et de frustration, le princes de ténèbres décide que s’il ne peut créer son propre monde, il n’aurait de cesse de détruire celui de Dieu !
Or Dieu a pour objectif de s’incarner dans la matière, de créer un monde qui le représente. Pour cela, Dieu mise sur une de ces créatures en particulier : l’Homme. Situé au centre de la création, à la frontière de la matière et de l’esprit, l’Homme est chargé de la lourde tâche d’incarner dans la matière l’esprit de Dieu. Le prince des ténèbres a trouvé sa cible. En s’attaquant aux hommes et en les détournant de Dieu, il les empêche d’incarner l’esprit de Dieu et réduit à néant le projet divin. Ne pouvant créer ses propres créatures, il décide donc de jouer avec celles de Dieu. Et à partir de son orgueil d’avoir voulu être l’égal de Dieu, il insuffle à l’homme l’orgueil de penser pouvoir vivre sans Dieu. Le diable est né : celui qui embrouille l’esprit et qui sépare de Dieu. Non seulement le prince des ténèbres est à l’origine du mal mais il semblerait qu’il soit également à l’origine de tous nos maux.
*Extrait du texte de Hervé Pasqua « Angélologie et Hénologie » paru dans le livre « Anges et Démons – Dans les traditions théologiques et métaphysiques », Cahiers de la revue de théologie et de philosophie n°24 aux éditions Droz.
Laurent Auger
Fils de Dieu
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