L'homme s'est détourné de Dieu

Pourquoi est-ce qu’il y a tant de violences dans le monde, tant de maladies, tant de blessures et tant de souffrance ?

Tout simplement parce que l’homme a perdu quelque chose d’essentiel en chemin. Il a perdu la connaissance de ce qu’il est. Il a oublié qu’il était une créature de Dieu, il a perdu Dieu.

L’homme, au lieu de se tourner vers son créateur, vers son origine et ainsi comprendre conscience de ce qu’il est, s’en est détourné.

Si l’homme se tournait vers son créateur, il prendrait conscience de ce qu’il est. Ainsi, il aurait la capacité d’être ce qu’il est, d’incarner ce qu’il est et ainsi de construire une réalité alignée avec ce qu’il est : une créature de Dieu, reliée à Dieu et à toutes les autres créatures de l’univers. Il aurait alors la possibilité de construire une réalité alignée avec le principe divin, c’est à dire en harmonie avec l’univers. L’homme pourrait ainsi devenir ce que Dieu avait prévu qu’il soit lors de sa création, un être lumineux, heureux et magnifique et pourrait aussi, de par la même, créer une réalité lumineuse, heureuse et magnifique.

Mais force est de constater que ce n’est pas ce que nous expérimentons dans nos vies de tous les jours.

En effet, au lieu de se tourner vers son créateur, l’homme s’en est détourné et s’est retourné vers soi. Il n’a pas pris conscience de ce qu’il était vraiment (une créature de Dieu, reliée à Dieu et à toutes les autres créatures de l’univers), il a pris conscience de ce dont il pouvait prendre conscience seul, à partir uniquement de son mental et de ses sens, à savoir et pour simplifier, un animal plus évolué que les autres. L’homme s’est mis à vivre à partir de ce qu’il pensait être et à construit une réalité alignée avec sa conscience des choses. Non-aligné avec ce qu’il est vraiment, l’homme a commencé à construire sa propre réalité, non-alignée avec la réalité divine et l’harmonie de l’univers. L’homme a commencé à introduire dans le monde une sorte de désordre, de divergence. C’est le début de la déviation de l’humanité. L’accumulation de ces désordres a créée une réalité qui a déviée de sa trajectoire initiale et qui est devenue, coupée de son sens et de ses objectifs, une trajectoire chaotique, imprévisible, désorientée et malade.

L’homme a donc créé sa propre réalité.

Cette réalité est à la fois bien réelle puisque nous y sommes confrontés tous les jours et à la fois irréelle dans le sens où elle est fondée dès le départ sur des postulats erronés et subjectifs. Cette réalité a pris corps dans la matière et nous portons son poids à chaque instant, et pourtant elle n’a pas de réalité tangible car il suffirait de réaligner les postulats de départ pour que tout s’effondre comme un château de cartes. Cette réalité que l’homme a créée correspond à cette fameuse « matrice » dont beaucoup parle (mais bien peu en comprenne vraiment le sens). Elle est bien réelle car nous la vivons tous les jours et pourtant elle n’a aucune réalité dans le sens ou elle n’est ni immuable, ni universelle. C’est un peu comme une espèce de réalité parallèle.

Cette « réalité parallèle », déconnectée des principes de l’univers, se retrouve comme un plante hors de la terre, elle dépérit. Cette réalité est privée de son essence vitale, du souffle de Dieu. Moins vigoureuse, elle commence à être attaquée par les parasites puis les maladies et enfin la pourriture. L’homme, conscient de ce déclin mais le considérant comme une fatalité (l’homme est ainsi fait), essaye de trouver des solutions pour sauver la plante. Il y met toute son énergie. Il mobilise toutes ses ressources et en particulier ses capacités mentales dont il est si fier. Mais après chaque soin, de nouveaux parasites, de nouvelles maladies, de nouveau la pourriture… et à chaque fois plus que la fois d’avant. C’est inéluctable, c’est perdu d’avance, la plante ne pourra jamais refleurir, elle ne pousse pas sur un sol sain mais sur une erreur. Mais l’homme s’entête, il ne peut pas renoncer. Car pour lui, laisser mourir la plante serait la fin de l’homme alors qu’en réalité ce ne serait que la fin de ce qu’il pense être l’homme, c’est à dire finalement, la fin de l’illusion.

Il est important de mentionner ici que l’homme est aujourd’hui et depuis très longtemps prisonnier de son illusion. Il est persuadé de vivre dans la réalité et que les choses sont ainsi. L’homme ne se souvient plus du choix premier qui a été le sien : se tourner vers lui-même plutôt que vers son créateur. Il ne se souvient plus qu’à l’instar du péché originel de l’ange déchu qui a l’orgueil incommensurable de vouloir être comme Dieu, il a eut l’orgueil de penser pouvoir faire mieux que Dieu et donc de pouvoir s’en passer. L’homme n’a pas conscience que de ce choix dépend la déviation de l’humanité qui conduit à un monde de souffrance. Si l’homme était conscient de tout cela, il pourrait à tout moment réexaminer la situation et user de son libre-arbitre pour prendre une nouvelle décision : continuer ainsi ou changer. Mais l’homme n’est plus conscient de tout cela alors si l’homme continue d’agir ainsi, ce n’est pas par bêtise, mais par ignorance.

Même si le concept et le mot « Dieu » existe dans cette réalité parallèle, il n’est que très rarement pris au sérieux et encore plus rarement compris tel qu’il est. L’homme ne reconnaît pas le lien qui l’unit à Dieu et ce que ce lien signifie et implique. L’homme n’a pas l’humilité de reconnaître quelle est sa place dans l’univers et quel est le rôle qu’il doit y jouer.

L’homme s’est ainsi condamné à s’enliser dans les tourments et les souffrances jusqu’à ce que la pourriture et la gangrène aient raison de sa construction ou que la lumière vienne révéler le pilier d’orgueil servant de base à cette illusion.