4. Mais que sommes-nous réellement ?

Notre âme a la possibilité de vivre des expériences dans la matière. La matière, c’est une contraction de la conscience qui se densifie tellement qu’elle fait apparaître quatre dimensions : les trois dimensions de l’espace et la dimension du temps.

Comme ces expériences se passent dans la matière, elles sont soumises au temps et ont un début et une fin. Le début correspond à la conception de l’être humain par ses parents et la fin à la mort de cet être humain. La mort de cet humain met fin à l’expérience.

Lors de ces expériences, l’âme ne cesse pas d’être ce qu’elle est pour devenir un humain, elle reste ce qu’elle est et en parallèle vit en conscience cette expérience. C’est comme si je jouais dans une pièce de théâtre. J’incarne un personnage, je bouge comme ce personnage, je parle comme ce personnage, je suis habillé comme ce personnage, j’interagis avec les autres personnages de la pièce comme doit le faire ce personnage, et pour autant, je ne perds pas conscience de qui je suis. Je ne me noie pas dans ce personnage, j’ai toujours au fond de moi la capacité de distinguer la frontière entre moi et ce personnage. C’est exactement la même chose pendant cette expérience dans la matière entre mon âme (qui est le vrai moi) et le personnage que je joue (l’Homme dans la matière).

Dès le début de cette expérience, la nature et le fonctionnement de ce personnage humain engendre la construction d’une structure mentale et neuronale qui va lui permettre d’exister en tant qu’individu dans ce monde de la matière. Cette structure est indispensable pour la vie et la survie de ce personnage et pour son interaction avec son environnement. Cette structure lui permet tout d’abord d’avoir conscience de ce qu’il est et de ce qu’il vit. A partir de là et des expériences vécues, conscientisées et analysées (peut-être pas toujours conscientisées et analysées par ailleurs), ce personnage va se construire une personnalité. La construction de cette structure consciente et inconsciente (notre égo) se fait en parallèle de la maturation du système neuronal du cerveau.

Cette construction mentale et neuronale est très importante car son développement va petit à petit effacer la conscience que nous avons de notre âme, c’est à dire de ce que nous sommes réellement. Plus la personnalité de l'Homme se développe, plus ce dernier perd conscience de ce qu’il est. Ainsi, progressivement, le lien entre l’âme et l’être s’efface jusqu’à ce qu'il n’en ait plus conscience. L'Homme n’a plus conscience de ce qu’il est. Il n’a maintenant conscience que de la personnalité qu’il a créée à travers ses expériences de vie. N’ayant plus conscience que de cela, il va s’identifier entièrement à cette personnalité et le monde de la matière n’est plus pour lui le cadre d’une expérience, mais le monde dans sa globalité.

Pour ma pièce de théâtre, à force de s’entraîner et de jouer, le personnage commence à perdre conscience de l’acteur et fini ainsi par s’identifier complètement au personnage, cette manière de bouger, de parler, de s’habiller, d’interagir avec les autres personnages. Il devient autonome pour vivre sa vie de personnage tout en étant persuadé que ce personnage est sa vraie nature. Il n’a plus conscience de l’acteur ni du monde dans lequel vit l’acteur. Le théâtre devient son monde.

Par contre l’acteur est toujours lié à son personnage et vit cette expérience en pleine conscience. Il lui est juste un peu bizarre de voir son personnage prendre son autonomie et ne plus répondre à ces injonctions. Normalement, le personnage se comporte comme le dicte l’acteur, c’est bien l’acteur qui reste aux commandes du corps et de l’esprit du personnage. Ici, ce n’est plus le cas. Le personnage a mis de côté l’acteur et vogue selon son propre libre arbitre.

En réalité, pour notre duo âme/humain, l’acteur (l’âme) continue d’essayer de guider le personnage (l’Homme). Mais ce n’est pas facile car ce personnage n’a pas conscience qu’il existe un acteur qui essaye de lui parler ; il n’y fait pas du tout attention. Et puis, le fonctionnement du cerveau du personnage limite quasiment toutes les communications qui viennent de l’acteur.

En effet, le fonctionnement du cerveau humain filtre et écrase toutes les perceptions qui ne viennent pas de ses 5 sens et interprète toutes les données entrantes via le prisme de son ego. Cette interprétation consiste à tout modeler pour essayer de le faire correspondre au mieux à ce que l’ont sait ou ce à quoi l’on croit. Notre égo souhaite nous protéger de tous les dangers extérieurs en nous gardant en sécurité dans notre zone de confort, c’est pourquoi il agit ainsi.

Voilà où nous en sommes. Emprisonné dans notre personnage. Avec éventuellement une vague sensation de passer à côté d’un élément important…

Que devient notre personnage. Il vit sa vie. N’ayant plus conscience que de lui et de son monde de matière, il va y naviguer en fonction des règles et des buts définis par ce monde de matière dans lequel il est enfermé jusqu’à la mort.

Imaginez un jeu vidéo. Tout à coup, l’avatar n’a plus conscience du joueur qui est censé le « diriger ». Il n’a plus conscience que de lui-même et du monde dans lequel il évolue. Que fait-il ? Si le jeu c’est Mario Kart, cette personne ne va plus penser qu’à conduire un kart, à gagner des courses, améliorer son véhicule, traverser des cubes transparents et éviter à tout prix les bananes ! Si c’est Fortnite, la vie de cette personne sera de tuer tous les autres sans se faire tuer. Être le dernier, faire un top one ! Vous souriez peut-ètre, mais pour lui, ce n’est pas un jeu. Pour lui, c’est toute sa vie !

Vous souriez encore peut-ètre ? Mais pour nous non plus, ce n’est pas un jeu. Pour nous, c’est toute notre vie !

Mais pourquoi donc notre âme s’est lancée dans cette expérience. Nous, êtres humains existons uniquement parce que notre âme a décidé de se lancer dans une expérience dans la matière. Mais pourquoi donc notre âme fait-elle cela ? Nous en revenons toujours au même, pourquoi l’homme existe et à quoi il sert ? Ceci dit, il suffirait de réussir à se reconnecter à notre âme pour connaître les réponses. Reprendre conscience que nous ne sommes pas que le personnage mais aussi l’acteur. Se reconnecter à ce que nous sommes au plus profond de nous, caché par le fonctionnement de notre cerveau et par cette structure égotique.